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Contrendu visite du Marais le 10 juin 2011

Publié par

Balade du MARAIS, du Moyen Âge au  18ième siècle

 

Les photos prises par les participants, Nathalie et Mme S.H, transmises par Internet, offrent un souvenir visuel complet de notre sortie.

Au cours de nos pérégrinations, notre guide a donné des informations précieuses pour situer le "Marais" quartier historique et non administratif, dans son contexte et évolution historique.

 

Résumé à grands traits :

Avant 1360 les monarques avaient leur résidence dans l'île de la Cité et au Château du   Louvre.

En 1358, le Dauphin, futur Charles V, régent du royaume pendant la captivité de son père (Jean le Bon) en Angleterre, faillit se faire massacrer dans sa demeure, par des émeutiers conduits par le Prévôt des marchands, Etienne Marcel.

Ne se sentant plus en sécurité dans son palais de la Cité, il s'installa dans le quartier SAINT-PAUL (Marais)..

A la suite du « Bal des Ardents » l’Hotel St Paul fut abandonné par la Cour au profit de l’Hotel des Tournelles situé de l’autre côté de la rue St Antoine. Et sous François 1er le quartier St Paul reçu une nouvelle urbanisation.

 

 

Au XVIIème siècle, le Marais qui s'était étendu au delà du strict quartier de Saint Paul, était le lieu de résidence de prédilection de la noblesse, surtout après la création de la place des Vosges par Louis XIII.

Après la Révolution, déclin du Marais aristocratique.

Au XVIIIème, «la bonne société » émigre vers le Bd Saint Germain.

Bon nombre d'Hôtels particuliers, parmi ceux qui n'ont pas été démolis au fil des ans, abritent alors des ateliers, commerces, petites industries.

Déclin et fort délabrement.

Fin 19ème et surtout 20ème siècle, l’Etat, la ville de Paris, des associations se préoccupent enfin de restaurer ce patrimoine :

 

_Première étape. Hôtel de SENS.

C'est avec l'hôtel de Cluny, la seule grande résidence privée du Moyen-âge subsistant à Paris.

Cet Hôtel a été édifié à la fin du 15ème siècle, pour servir de résidence aux archevêques de Sens, Paris n'étant alors qu'un simple diocèse dépendant de l'archevêché de Sens (jusqu'en 1622).

La façade donnant rue des Nonnains-d'Hyères est précédée d'un jardin à la française, buis taillés, fleurs.

Le bâtiment est un mélange de style Gothique flamboyant et Renaissance : tourelles, fenêtres à meneaux très décorées, les fenêtres supérieures sont ornées d'une sculpture, représentant un chapeau d'archevêque  rappelant la qualité de ses premiers occupants.

Contournons l'édifice par le passage du square de l'Hôtel.

La façade rue des Figuiers, précédée d'une cour, ajoute aux styles précédents des éléments de caractère militaire : bretèche avec mâchicoulis, qui n'avaient déjà plus d'intérêt fonctionnel à la date  de la construction, du fait de l'évolution de l’armement, mais traduisait le goût pour l'art militaire de l'archevêque Tristan SALAZAR, propriétaire de l'hôtel.

Après les archevêques, au début du 17ème siècle, le bâtiment eut comme hôte illustre

Marguerite de VALOIS. Elle s'y installa, de retour d'exil, où elle avait été expédiée suite à l'annulation de son mariage avec Henri IV ; Bien que chauve et grosse, elle y a poursuivi, pendant quelques temps, une vie amoureuse tumultueuse.

 

Après diverses vicissitudes (occupations diverses et variées) l'hôtel de SENS fut acquis par la ville de Paris en 1911 et profondément restauré.

Il abrite aujourd'hui la bibliothèque FORNEY.

 

Par la rue Ave-Maria, débouché dans la rue des jardins Saint Paul. A gauche, se dresse un vestige de l'ENCEINTE DE PHILIPPE AUGUSTE élevée fin du 12ème siècle.

Pan de rempart de deux mètres d'épaisseur, coupé de deux tours dont le tracé est très visible.

Au fond on aperçoit le dôme de l'église Saint-Louis - Saint Paul.

 

Plusieurs passages amplement signalés mènent au VILLAGE SAINT PAUL.

Ici s'étendaient les jardins de Charles V.

Entre les immeubles d'habitation plutôt modestes de quatre à cinq étages, la ville de Paris a aménagé des placettes pavées en 1970 donnant au quartier, ainsi restauré, un aspect de village. Autour boutiques, antiquités, brocante, galeries, petits cafés...

Quelques arbres, calme provincial.

Très apprécié des chineurs, le quartier s'anime en fin de semaine.

 

Par les passages, retour rue Saint Paul.

Au n°32 vestige du passé : Pan de mur de l'église SAINT PAUL.

Très reconnaissable, il est intégré dans l'immeuble d'habitation proche, et s'élève sur six étages, restes de l'église paroissiale Saint Paul, démolie peu avant la Révolution.

 

L'église Saint Louis-plus récente, située rue St Antoine a recueilli les fidèles de la paroisse Saint Paul, d’ou le double nom.ST PAUL- ST LOUIS.

 

La rue est particulièrement large, à la hauteur de cette église.

Là avaient lieu les TOURNOIS au 16ème siècle. Henri II y fut mortellement blessé.

 

Eglise ST-PAUL-ST LOUIS.

Un peu en retrait de la rue, l’édifice est imposant. Ainsi l'ont voulu ses concepteurs, les Jésuites.

Il convenait d'impressionner les habitants, de les persuader de la supériorité du catholicisme face aux attraits qu'aurait pu exercer sur eux, notamment sur la noblesse, la religion dite « réformée ».  

Extérieur: pur style jésuite, édifiée.de 1627 à 1641.

Colonnes d'ordre classique, l’édifice aurait besoin d'un sérieux ravalement, tel quel il n'est pas attrayant.

Intérieur: l’ensemble veut donner une vision séduisante de la religion, par opposition à l'austérité protestante.

Est conçu comme un théâtre, avec des galeries d'où les fidèles pouvaient suivre l'office. La hauteur de la coupole est impressionnante, lumineuse. Il s'agissait d'attirer le regard vers les félicités du ciel.

Notre guide attire l'attention sur les éléments suivants :

 

Chapelle St François Xavier :

En témoignage de l'activité missionnaire des Jésuites, deux groupes sculptés du 18ème en marbre

-Ange de la religion fouettant l'idolâtrie

-La religion instruisant les païens

 

-Chapelle de la VIERGE des DOULEURS, chef d'œuvre en marbre de Germain PILON 16ème siècle, le modèle en terre cuite est conservé au Louvre.

 

-Deux panneaux indiquent que les cœurs de Louis XIII et Louis XIV étaient déposés dans l'église, dans des  urnes funéraires détruites à la Révolution.

 

-Un buste évoque le souvenir du Père BOURDALOUE, ce célèbre jésuite attirait les foules avec ses sermons (Mme de Sévigné) malheureusement interminables, de ce fait les fidèles devaient souvent refreiner un besoin naturel. Ainsi les vases de nuit reçurent-ils le surnom de « Bourdaloue » (cf Larousse).

 

-Deux bénitiers de forme originale, sont des présents de Victor Hugo à l'occasion du baptême de sa fille.

 

Hôtel de SULLY.

Au n° 62 de la rue St Antoine, construit à partir de 1624, acheté en 1634 par le comte de SULLY, ministre des Finances, bien connu, de Henri IV.

De pur style classique, il est entièrement construit en pierres de taille, celles-ci se prêtant à la sculpture. L’Hôtel est en effet décoré à profusion selon la volonté de ses premiers propriétaires.

Deux pavillons encadrent le porche d'entrée.

Cour d'honneur : Frontons, lucarnes abondamment décorés, hauts reliefs représentant les quatre éléments : eau, terre, feu, vent.

Sur la façade du bâtiment principal, auquel on accède par trois marches: sculptures, allégories des saisons du printemps, de l'hiver.

L'autre façade comporte une aile, actuellement en réfection. En face un mur « en renard » décoré, confère à l'ensemble une heureuse harmonie.

Au fond une Orangerie.

Entre les deux : jardins à la française.

Dans un des parterres, nous avisons un monticule de dimension respectable, de son sommet émergent un museau et des pattes de taupe; un écriteau indique : Taupologie de Guislain Bertholon.

Perplexité du groupe; Intérêt artistique de l'œuvre?

Que ceux qui n'aiment pas se rassurent, ce n'est qu'une intrusion temporaire de l'art contemporain ; Il faut bien que les artistes vivants trouvent un espace pour s'exprimer!

 

A noter que la caisse nationale des monuments historiques est installée dans les lieux.

 

Empruntons le passage qui donne sur la place des Vosges. Il pleut.

Refuge au Café de Bourgogne qui sert un excellent chocolat.

 

Merci à notre guide qui nous a révélé les charmes du quartier du Marais avec conviction et passion.

 

 

Le 29 Juin 2011

Claude SALESSES.

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